TREIZE DESSERTS

Des plus anciennes traditions provençales de Noël, la présentation des Treize desserts est certainement celle qui, aujourd'hui, est la plus célébrée en Provence. Disposés sur les 3 nappes, au milieu des 3 bougies, et des 3 coupelles du blé de la Sainte-Barbe (symbole de la Trinité), les treize desserts représentent le nombre de convives lors de la Cène, repas rassemblant le Christ et les douze apôtres. Cette tradition n’est pas formellement datée dans le temps, mais elle remonte à plusieurs siècles.

Elle doit aujourd’hui son importance notamment grâce aux Félibres, (association qui œuvre dans le but de sauvegarder les traditions dans le pays d’oc) La première mention des treize desserts n'apparaît qu'en 1925. Dans un numéro spécial de Noël du journal La Pignato, un écrivain d'Aubagne.

Frédéric Mistral 1830-1914) écrivain de « langue d’oc » et membre fondateur du Félibrige, qui se penche sur les cérémonies du Noël provençal traditionnel au XIXème siècle. Cette période donne un second souffle à cette tradition, et aujourd’hui en Provence, on ne peut pas concevoir un Réveillon sans les 13 desserts sur la table. La composition des treize desserts varie. En voici une liste, et quelques explications quant à leurs présences sur la table :

  • Tout d'abord, la pompe à huile, qu'il faut présenter rompue, comme Jésus le fit avec le pain et non coupée au couteau. Traditionnellement, la pompe à huile (ou gibassier ou fougasse) est un gâteau à base de fleur d’oranger, de farine, d’huile d’olive, de cassonade.

  • Autour de la pompe à huile, on trouve la représentation des ordres religieux, les 4 mendiants (li pachichoi) : leur couleur sombre rappelant celle des robes des ordres des mendiants :

    • les noix ou noisettes représentent l'ordre des Augustins,

    • les amandes, celui des Carmélites,

    • les figues sèches, celui des Franciscains, 

    • les raisins secs symbolisent l'ordre des Dominicains.

  • Le nougat noir et le nougat blanc représentent le pénitent noir et le pénitent blanc.

  • Viennent ensuite les dattes (symbole du Christ venu d’Orient), figues séchées et autres fruits d'extrême orient, rappelant l'origine des rois mages.

  • Enfin viennent des fruits de saison tels que le melon d’eau qui est peu à peu abandonné, du raisins, des pommes, des poires, des oranges, des clémentines, de la pâte de coing, des oreillettes, etc…

Les treize desserts sont dégustés au retour de la messe. Ils resteront sur la table pendant les 3 jours suivant, jusqu'au 27 Décembre.

La mention de nombreux desserts de Noël est apparue dans les écrits de 1683 du père François Marchetti, un curé de Marseille. À cette époque, proposer de nombreux desserts pour Noël était signe d’abondance pour les familles. Mais la mention de 13 desserts exactement, n’arrive que plus tard, au début du XXe siècle.

On associe alors le 13 aux 12 apôtres autour de Jésus lors du repas de la Cène. Cette tradition met essentiellement en avant le partage lors de la période de Noël. La tradition veut également que les desserts soient déposés sur une table recouverte de trois nappes blanches avec 3 bougies pour représenter la Trinité.

Attention : la tradition dit que l’on doit goûter à chacun des 13 desserts. Petit conseil : couper des petits morceaux de chacun d’eux et partager avec votre voisin(e).

 « Voici une quantité de friandises, de gourmandises, les treize desserts : il en faut treize, oui treize, pas plus si vous voulez, mais pas un de moins ».

 le docteur Joseph Fallen, majoral du Félibrige.

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